Comment Socatra construit pour demain

Calculer l’empreinte carbone du chantier du Stade de hockey à Wavre

 

Temps de lecture : 5-6 minutes

 

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Pourquoi s’attaquer aux émissions de la construction ?

 

Le secteur de la construction est un incontournable de la lutte contre le changement climatique : ce secteur, à lui seul, représente 36% des émissions globales de CO2, avertit Hadrien Cruyt, consultant en construction durable chez SuReal, avant de continuer avec ce constat dur, mais nécessaire : « Actuellement, nous sommes toujours nulle part par rapport à nos engagements des Accords de Paris, qui peuvent être vus comme un pacte entre nous, et toutes les générations à venir. »

Heureusement, les entreprises de construction disposent de plus en plus d’outils pour changer la donne : « développeurs, architectes, entrepreneurs, fournisseurs de matériaux s’investissent de plus en plus pour transformer l’ensemble de la chaîne de valeur » témoigne Hadrien Cruyt qui, chez SuReal, est particulièrement bien placé pour observer ces changements à l’oeuvre.

Socatra, une entreprise familiale depuis trois générations à Bruxelles, a relevé ce défi en inscrivant la durabilité dans la genèse d’un méga-projet de construction. 

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Pour Claudia De Cesco, son administrateur délégué, « nous ne voulons pas une croissance à tout prix. Nous voulons être durables. Nous voulons une entreprise pérenne et donc qui réponde aux défis de la société. »

C’est là, la vision d’une entreprise familiale depuis trois générations, vision qui a été mise en œuvre aussitôt.

 

 

Par où commencer?

 

En 2024, Socatra réalisera le bilan carbone d’un de ses projets d’envergure : la construction du stade de hockey de Wavre pour la Coupe du monde de 2026.

Mais ce n’est pas le seul acte de Socatra en faveur du climat. Elle a installé des panneaux solaires, exploré des alternatives pour une mobilité décarbonée telles que des voitures électriques pour les nouveaux employés, la mise en place d’un parking vélos et organisé des programmes de covoiturage pour les ouvriers.

À l’heure de se lancer dans la construction du stade de Wavre, l’ambition carbone est au rendez-vous.

 

 

 

Un budget carbone avant de démarrer, comme un budget financier

 

À l’automne 2023, la première pierre du stade de hockey de Wavre a été posée. Le budget est estimé à neuf millions d’euros et le calendrier est ambitieux : l’ancien stade de football devra accueillir le Mondial de hockey en 2026. Jusqu’à dix mille spectateurs pourront y prendre place. Surtout, le stade est pensé pour le futur : il pourra servir d’éventuel bassin d’orages en cas de violentes intempéries.

La gestion du chantier est entre les mains de Socatra qui va l’aborder avec cette même vision durable. Le projet est ambitieux et il sera réalisé aux normes FIH.

Socatra établira le bilan carbone. Ce bilan portera sur tous les scopes:

  • le scope 1, soit les émissions produites directement par Socatra.
  • le scope 2, soit les émissions indirectes liées à l’énergie consommée par Socatra – le chauffage de ses bureaux ou les émissions de son parc automobile par exemple.
  • le scope 3, soit les émissions liées à l’entièreté de la chaîne de valeurs, entre autres aux fournisseurs de Socatra.

Tapio accompagnera Socatra dans ce travail. Pour les scopes 1 et 2, Socatra fournira les bordereaux et les factures d’achat tirées de leur système. Tapio les traitera à l’aide de sa plateforme. Socatra comptabilisera le CO₂e de tous ses achats directs de matière première. Les valeurs monétaires des achats aux sous-traitants vont être converties en émissions de CO₂e selon les normes de l’ADEME dans la plateforme de Tapio.

De la même façon qu’une entreprise établit un budget avant de se lancer dans un projet, Socatra établira un bilan carbone de tous ses achats, directs et indirects liés au projet du stade de hockey.

 

 

L’art et la manière d’impliquer toute la chaîne de valeur

 

Ce bilan carbone est aussi ambitieux que le projet dont il traite. Cependant, il reste toujours un angle mort et Socatra ne l’ignore pas : leurs partenaires, leurs fournisseurs ne sont pas encore nécessairement tenus à des règles de comptabilité carbone. Leurs émissions sont difficiles à comptabiliser avec exactitude dans le bilan de Socatra.

Socatra a donc mis une solution en place avec Tapio. L’entreprise de construction va démarrer la collaboration avec ses partenaires en leur envoyant le maturity assessment de Tapio, avec le soutien des équipes de Tapio. Cet outil permettra aux entreprises de mettre le pied à l’étrier en estimant leurs émissions carbone et leur niveau de maturité. C’est une première étape qui, sans intimider, permet des avancées concrètes.

Socatra s’attaque à la construction du stade de Wavre, forte d’un bilan carbone et plus encore : d’une collaboration nourrie avec ses partenaires pour étendre la pratique du bilan carbone à l’ensemble de la chaîne de valeur de la construction, pour toujours plus d’impact.

 

 

À l’échelle du monde entier

 

Hadrien Cruyt souligne que les législations varient d’un pays à l’autre et qu’elles ne suffisent pas nécessairement à atteindre les Accords de Paris. « Aujourd’hui, dit-il, l’ambition des entreprises compte plus que jamais. »

Et justement, de plus en plus d’entreprises, comme Socatra, mettent en oeuvre une stratégie qui permette de rencontrer ces objectifs nécessaires, mais atteignables. 

Ce sont ces exemples qui font dire à Hadrien Cruyt que « les objectifs des Accords de Paris sont atteignables. La construction a tous les outils qu’il lui faut à disposition. Ce secteur n’est pas condamné à ce niveau d’émission. Au contraire, d’année en année, en s’alignant autour des objectifs fédérateurs que sont les Accords de Paris, on voit des stratégies fructueuses aboutir, et des entreprises réduire toujours davantage leurs émissions. »

 

 

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